Poids lourds : perspectives de décarbonisation
28/05/2021
Le terme poids lourds est utilisé en France pour désigner les gros camions.
Le terme désigne, en effet, les véhicules lourds dont le poids total autorisé en charge (PTAC) dépasse les 3,5 tonnes. Cette classification nécessite ainsi une réglementation spécifique adaptée aux caractéristiques de ces véhicules poids lourds.
Les poids lourds sont présents dans le transport routier de marchandises et d’animaux (véhicule articulé, porteur, train routier), de déchets ou de matières dangereuses :
- Camion poids lourds
- Le camion porteur
- Camion-benne (camion citerne)
- Semi-remorque (camion remorque)
- Train routier
- Transporteur spécifique d’engins (porte engins de chantiers, etc.)
Ainsi que le transport de personnes comme les bus et trolleybus.
En France, on assimile souvent un véhicule poids lourd à un camion. Cependant, la cette dénomination fait référence à un seuil de poids, tandis que le mot « camion » se trouve simultanément plus général et moins formel.
Le poids lourd se différentie du véhicule léger au niveau du plan technique (la charge à l'essieu est remarquablement plus importante, les dimensions, etc.) mais également au niveau du plan administratif.
La conduite des véhicules poids lourds nécessite un permis spécifique :
Permis de catégorie C1, C, et CE en ce qui concerne le transport de marchandises,
Les permis de catégorie D1, D et DE en ce qui concerne le transport de voyageurs.
Ce type de permis doit être complété d'une formation adaptée, à savoir que la formation initiale minimale est obligatoire.
Par ailleurs, la motorisation des poids lourds a subi une évolution pour répondre aux réglementations en vigueur. En effet, un règlement européen propose une réduction de 30 % des émissions de CO2 d’ici 2030 sur tout le territoire de l’UE.
Quel avenir pour les émissions de CO2 par les poids lourds ?
La Commission européenne a présenté un nouveau règlement pour encadrer les émissions carboniques des poids lourds sur le territoire européen. En effet, ces émissions vont augmenter de 9 % entre 2010 et 2030 si on ne prend aucune décision. Pour cette raison, le nouveau règlement présenté en mai 2018 propose que les nouveaux véhicules poids lourds immatriculés jusqu’à 2025 dans l’Union européenne doivent réduire leurs émissions de 15 % en 2019 et de 30 % de moins vers 2030.
La fondation européenne pour le climat a publié le 6 septembre un rapport détaillant les bienfaits environnementaux de la réduction de l’émission de CO2 par les poids lourds. Il a été réalisé par le cabinet de conseil Cambridge Econometrics sur les effets de la décarbonisation sur le moyen (2030) et le long termes (2050). Ce rapport s’articule autour de deux axes principaux :
La réduction de l’importation du pétrole
22 % des émissions du transport routier européen proviennent du secteur du transport de marchandises par l’intermédiaire des poids lourds. Ces émissions sont susceptibles d’augmenter de 14 % d’ici 2040 si aucune norme spécifique n'est mise en place.
Le règlement présenté par la commission impose que les véhicules industriels soient équipés de systèmes de réduction d’émission de CO2 et qu’ils soient plus économiques en termes de consommation de carburant. Des amendes sont également proposées pour pénaliser les excès d’émissions détectés lors du contrôle technique de poids lourds.
La décarbonisation progressive du transport routier devrait permettre de réduire les importations européennes d’un milliard de barils équivalents pétrole d’ici 2030, et d’environ 11 milliards de barils équivalents pétrole cumulés d’ici 2050. À cet effet, la croissance économique de l’UE augmentera alors que la pollution de l’air allait diminuer.
L’utilisation des sources d’énergie alternatives
L’utilisation des moteurs à propulsion électrique ou à hydrogène pour les véhicules poids lourds aura pour effet la réduction des importations de carburant. L’optimisation des moteurs diesel permet la réduction de la consommation des poids lourds en carburant. Un moteur diesel plus efficace permet de fournir plus d’énergie. Il sera également capable de réduire ses émissions de 30 % à chaque kilomètre parcouru d’ici 2020.
Afin de poursuivre la décarbonisation après 2030, le remplacement des moteurs thermiques par des moteurs électriques ou des piles à combustible sera la solution la mieux adaptée. La reprogrammation du calculateur moteur reste également une solution envisageable pour améliorer les performances.
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