Système de conversion biocarburant et reprogrammation

Avec ses tarifs attractifs, le bioéthanol séduit les automobilistes de plus en plus (entre 2 et 3 fois moins cher que le sans plomb). Toutefois, même si le système de conversion à ce carburant est homologué, il n’est pas sans danger pour votre véhicule.

L'Etat propose, depuis la fin de 2017, la réhomologation de la voiture après l’installation d’un kit de conversion. Cependant, si cette transformation est dorénavant légale et permet de faire face à la pollution due à l'échappement, elle n'est pas sans risque pour votre véhicule.

Le système de conversion est incompatible avec la garantie du constructeur

Les constructeurs proposaient des systèmes Flexfuel spécifiques : le circuit carburant de ces systèmes était doté de joints silicones qui permettent de supporter le caractère agressif du E85. De plus, les pompes à essence étaient équipées d’un traitement anticorrosion renforcé. En effet, ce carburant a également tendance à être hydrophile et à absorber de l’eau dans des conditions humides. En ajout, les soupapes et leurs sièges sont renforcées. Cependant, ce n’est pas le cas avec les systèmes de conversion qui font sauter systématiquement la garantie constructeur... En fait, il faut se limiter d'une assurance qui couvre les éventuels dégâts des parties en contact avec l'éthanol : circuit, moteur et échappement.

Système de conversion : le rôle des boîtiers

Ces systèmes permettent d'allonger les temps d'injection qui sont envoyés par le calculateur moteur lorsqu’il est alimenté en E85. Cela se fait en s’appuyant sur une interprétation de la donnée de la sonde Lambda. Le rôle de cette dernière est la mesure du taux d’oxygène dans les gaz d’échappement. En effet, on trouve plus d’énergie dans un litre de sans plomb que dans un litre de biocarburant. Cela impose l’injection d’entre 15 et 20 % de carburant de plus en comparaison avec l’essence. Par contre, ces systèmes modifient les courbes d'avance à l'allumage. Cela permet l’optimisation de la combustion et du rendement, en prenant en considération le taux d'octane qui est sensiblement plus élevé pour l'éthanol en comparaison avec le sans plomb. Toutefois, cette modification de l'avance, dans le cas où elle n'est pas bien faite, augmente également le risque de casse moteur.

Système de conversion - Les risques en usage sévère

Les injecteurs d’origine possèdent un débit maximum qui est défini pour le SP98. Également, en allongeant les temps d’injection pour le carburant E85, on s’en rapproche.

En usage normal, il n’y a pas de problème. Toutefois, en usage sévère (caravane, montagne, forte charge, etc.), les injecteurs ne pourront pas, peut-être, délivrer suffisamment de carburant. Ainsi, avec un mélange très pauvre, la combustion se fait à une température beaucoup plus élevée. Les risques d’usure et de destruction des soupapes, des sièges de soupapes, des segments et des pistons seront plus élevés.

Par ailleurs, les soupapes et leurs sièges doivent être normalement renforcés à cause du moindre pouvoir lubrifiant. Néanmoins, ce n’est pas le cas sur les moteurs qui fonctionnent au sans plomb. Evidemment, cela présente des risques d’usure prématurés de ces pièces au-delà de 100 000 km.

La reprogrammation au biocarburant comme alternative

Si vous souhaitez que votre conversion soit plus propre et fiable, il vaut mieux passer par une reprogrammation et éviter l’installation d’un boîtier Flexfuel. En effet, cette opération permet de contrôler parfaitement l'injection. Si le système se limite à la richesse, la conversion avec la reprogrammation peut adapter également l'avance à et à l'injection.

Cependant, même dans le cas d’une reprogrammation, on va perde ici la garantie constructeur.

Par ailleurs, la consommation de carburant sera moins importante avec la reprogrammation. Cependant, cela dépend également de quel moteur on parle.

Aurel Automobile, garage spécialisé en la réparation électronique automobile, vous propose la reprogrammation du moteur pour le convertir au biocarburant.